Un peu perdu...

Charlie Harper, le psychologue de Princeton-Plainsboro, se trouvait dans le Hall d'entrée, un casque de moto dans sa main droite et une sacoche en bandoulière. Il portait une chemise bleu, sous un superbe blouson de cuir.
Il se dirigeat vers les ascenseurs et étudia le plan de l'Hôpital. il se demandeait bien où pouvait se trouver son bureau... Tout étais si grand ici. Après avoir étudié le plan pendant une quinzaines de minutes et en ayant toujours trouver aucun indices, il décidat d'attendre qu'un médecins ou un membre du personnel passe.
En attendant, il se dirigeat vers un des sofas, s'y assit, posa son casque et sortit de sa sacoche un journal. Il posa ses pieds sur la table basse où était entassé des magazines et commença sa lecture.

*Au moins je ne perdrais pas mon temps en vaines et épuisantes recherches...*

Après cette réflexion digne d'un homme des plus paresseux, il ouvrit la bouche en grand et laissa échapper un long et fort baillement.

Arrivée dans le hall en trombe, Stacy marchait à vive allure pour prendre ses derniers dossiers. Malheur de malheur, c'était bien la première fois qu'elle était en retard ! Regardant un à un les papiers qu'on lui avait remis, elle poussa un long soupir las. Allez, encore une bonne journée de boulot...Baissant la pile de paperasse qui l'encombrait, elle trouva un homme inconnu à ses yeux assis dans un sofa. Etrangement, l'individu lui fit penser à une personne en particulier. L'avocate laissa les dossiers sur une table basse et s'approcha dudit inconnu. Un sourire amical s'afficha sur ses lèvres et elle l'interpella poliment :

- Besoin d'aide ?

Elle le dévisagea enfin. Elle put constater un visage légèrement négligé, car une barbe recouvrait son menton et une partie de son visage. Cependant, elle ne fit aucun commentaire. C'était un style après tout !
Notre protagoniste croisa son regard, elle en fut secouée car l'intensité qu'elle y vit était telle, qu'elle se surprit de nouveau à penser à House. Bon sang, mais qui es-ce ?
Finalement, la femme assurée qu'elle était se présenta :

- Je m'appelle Stacy Warner, avocate médiacle. Et...vous êtes ?

Elle fit une étrange moue qui dénotait parfaitement du comportement incongru de son interlocuteur. Stacy Warner était patiente et elle ne fit aucune remarque. Elle réservait son passage de nerf sur House et uniquement sur lui. Sinon...elle gardait la tête froide. Dans ce cas-là, elle en aurait grandement besoin !
A la remarque ironique de l'individu, elle ne prit guère la mouche, au contraire, elle chercha un semblant d'humour dans les paroles qu'elle prononça :

- Un problème avec les mamies, monsieur...Harper ?

Là-dessus, elle sourit d'un sourire énigmatique. Elle ne s'était pas franchement vexée et sa réaction ne l'étonnait pas le moins du monde. Faut dire, elle avait l'habitude.
D'une main d'experte, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, puis elle serra la main tendue en signe de salut. Très conventionnel.

- Enchantée.

* Tiens ? Un psy ? *

Elle en avait sérieusement besoin d'un en ce moment même, elle le gratifia d'un large sourire, toute enthousiasme.
Ses doutes au sujet de l'homme étaient mis à l'épreuve. Etait-ce un House version psy ? non, franchement, elle ne voyait pas House ainsi, faire dans la psychologie...pourtant, ce cher monsieur en était un.
Elle demanda, à voix basse :

- Prendriez-vous un rendez-vous avec la grand-mère ?

Et maintenant, ce Charlie Harper relançait une réplique housienne, c'était du grand délire. Stacy en resta complètement coite. Soudain, elle eut une sorte de...bouffée de chaleur. Un accès de fièvre peut-être ? Elle faillit ouvrir la bouche d'hébétude mais se retint à temps.

* Bon, faisons le point...c'est un inconnu, un psy de surcroît, un peu malade sur les bords, négligé et... *

Et...quoi ?
Un pauvre type sans cervelle comme un certain dénommé Greg House. Comment se faisait-il...L'avocate ne chercha pas plus loin et tenta de résoudre ce problème.

* Garder la tête froide, oui, froide, très froide, glacée... *

Ne pas paniquer, surtout. Mme Warner reprit contenance et hocha la tête, sans piper mot. Elle n'avait rien à répondre à son ironie de toute évidence.
Toutefois, elle trouva à se justifier :

- A vrai dire...j'ai de sérieux ennuis avec...les hommes. Deux hommes en particulier. M'accorderiez-vous un peu de votre temps ? Je suis nerveuse et je pense que ma santé en pâtit...si vous voulez bien...

Elle regrettait de devoir se confier ainsi mais il fallait qu'elle trouve de l'aide ainsi qu'une solution à ses problèmes. Elle le regarda, suppliante.

Stacy Warner avait baissé les yeux sur ses chaussures, le regard vide, empreint de mélancolie pendant que l'homme lui demandait le nom de ses problèmes. Ils la hantaient, la tourmentaient sans arrêt. L'avocate serra les poings, comme si une douleur fulgurante l'avait traversé alors que tout s'était déroulé dans son esprit embrumé. Elle gardait néanmoins un sang-froid remarquable, que ce soit avec cet individu mysanthrope qu'avec l'énonciation de ses tourments. Voilà, maintenant qu'elle était devant le gouffre sans fond, il fallait qu'elle s'y enfonce pour connaître, un jour, la solution à ses souffrances psychologiques.
Se forçant à regarder M. Harper, notre protagoniste le dévisagea avec une certaine sévérité. Son attitude devint des plus sérieuses.
Elle lança dans un souffle :

- Mark Warner mon mari et...et...Gregory House.

Elle avait eu des difficultés à affronter ce dernier nom, cette dernière étape. Ouf, elle avait tout de même réussi à franchir la barrière qui obstruait le gouffre par lequel il fallait qu'elle tombe.
Le réconfort que lui apporta le psychologue fut une véritable délivrance pour elle. Elle s'approcha de lui et murmura un : -Merci...
très délicatement. Stacy montrait enfin sa vraie nature, douce, altruiste aussi, mais surtout délicate.

A son éclat de rire contagieux, Stacy faillit rire de ses problèmes. Mais elle esquissa à la place un simple petit sourire qui se lisait à peine sur son visage. Toujours aussi brusquement, le visage de son ex-mari refit surface. Ce n'était pas fait pour lui plaire...Elle tenta de le chasser de son esprit avec force, en vain.
Elle répondit cependant :

- En effet, il est...spéciale. C'était aussi mon ex-mari...

ça y était. Elle avait bravement lâché sa bombe.
Elle fit une autre constatation:

- Vous...l'appréciez ?

Qui pouvait donc bien l'aimer ? quelle affaire étrange...

Stacy envoya un regard de reproche à House sans pour autant se décontenancer. Pathétique...pensa-t-elle. Ces deux-là devraient s'entendre comme deux frères.
Deux Houses...un seul, c'était déjà dur à cerner mais deux ! Oulà dans quoi s'était-elle encore fourrée ?
Elle dut faire maints efforts pour se maîtriser et ne pas renvoyer House d'où il sortait pour intervenir dans ses affaires. Toutefois, ça lui faisait du bien d'interrompre ses pensées morose et de parler bien en face de la personne concernée.

- Et c'est toi qui parle de travail, Greg ? Toi le traînard de service, le...

Elle préféra suspendre ses paroles en plein vol.

- Je suppose que Charlie Harper a grande hâte de te parler, fais lui cet honneur !

Elle poussa un petit soupir et récupéra ses dossiers étalés sur la table basse.

- Messieurs...

L'avocate préféra s'éclipser, de peur de les gêner tous les deux. Faisant volte-face, elle alla trouver son bureau d'un pas rapide.